https://leonardetsesamis.com/ Site Général de LEONARD et ses Amis
Les peintres de LEONARD et ses Amis, de Aix en Provence, ont été invités par Jutta Cycon Vorwerk et Anna Arlamova à exposer dans leur Atelier, situé Lange Gasse 62 à Tübingen en Allemagne. Du lundi 24 septembre au Samedi 29 Septembre 2018.
Sept membres de notre Association ont exposé : Pierre Houles, Marc et Madeleine Boulonnais-Mille, Sianno, Patrick Lesné représenté par Anny son épouse, Iro ( Francis Sapena), et Sarah Anthony qui nous avait confié ses aquarelles. Christiane Sapena était également présente, à titre personnel, pour présenter son livre de poésies. J’ai aussi présenté mes deux tomes sur mon périple à Compostelle, ainsi qu’un troisième ouvrage, toujours sur le même thème, mais cette fois, intitulé « au fil de la Durance ».
Je prie mes amis peintres ayant fait le voyage à Tübingen de bien vouloir m’excuser : Ce compte-rendu leur semblera quelques fois personnel. N’ayant pas été logés ensemble, n’ayant pas toujours eu les mêmes activités, notamment en fin de séjour, où nos logeurs nous ont fait vivre séparément des événements leur tenant à cœur, je ne peux que retranscrire mon vécu et celui de Marc.
Samedi 22 Septembre 2018
Arrivée à Tübingen vers 20 h et accueillis chez Anna, Frischlinstr 4, point de chute pour se retrouver et organiser l’hébergement :
Marc et Madeleine sont logés chez Jutta
Pierre, chez Ursula
Christiane et Francis, ainsi qu’Anny, chez Marita
Mise à part Anna, tous parlent Français.
Un programme est distribué à chaque peintre, intitulé : »Les Léonards à Tübingen, Programme 22. 9 -30 . 9 . 2018
Chaque jour de notre semaine est organisé heure par heure, avec le nom des endroits où nous nous rendrons tels musées et restaurants, les personnes accompagnantes, l’adresse précise et le parking approprié.
Mais pour aujourd’hui, tout le monde est fatigué, et n’a qu’une hâte, se reposer.
Dimanche 23 Septembre 2018
Parking Kuferbau, Gmelinstr
10 h. Brunch à l’Atelier, offert par nos hôtesses, fort copieux, remplaçant le repas de midi.
Suivi de l’accrochage des tableaux de manière méticuleuse, c’est toujours un long et fastidieux travail, surtout lorsque nous sommes en communauté.
Chaque peintre exposant avait consciencieusement préparé en amont ses étiquettes informant du titre de l’œuvre, sa technique et son prix. Mais c’était sans compter avec la rigueur de Anna, jugeant notre présentation trop anarchique. Une seule directive : Les fiches doivent être dactylographiées avec la même police, de même format, de même présentation et surtout, le nom du tableau et du peintre doivent impérativement être traduits en langue allemande.
Jutta, papier et crayon à la main, aidée de Anny, la seule personne d’entre nous ayant des notions plus poussées d’allemand, munies d’un dictionnaire franco-allemand, s’attellent là à une bien difficile et vaine tâche, notamment en ce qui concerne les noms propres. Ce soir, Jutta devra tout recopier sur son ordinateur.
Après-midi libre, qui donne envie à Anny, Francis et Pierre d’aller visiter le château de Tübingen. Marc et moi le connaissons fort bien, et avions apprécié l’exposition Daumier, que nos amis n’ont malheureusement pas l’occasion de voir.
Pendant ce temps, Kinou, Marc et moi allons nous installer à la terrasse d’un café à Holzmark, place très animée où se produit un jeune saltimbanque, qui, ma foi, engrange un franc succès et nous fait bien rire par ses pitreries, mais aussi son adresse incroyable à manipuler le diabolo, le feu et divers accessoires.
16 h. Retour à l’Atelier où nous avons le grand bonheur d’y retrouver nos amis Monika et Klaus, qui, tout comme Jutta et Anna, sont des habitués de nos échanges artistiques entre nos deux villes, Aix en Provence et Tübingen. Pour mémoire, et grâce au Jumelage dans un premier temps, et par amitié réciproque dans un second temps, depuis 2008, nous organisons des expositions et des échanges picturaux réguliers. ( Voir lien ci-dessous )
https://echangesleonardetsesamisettubingenaufildutemps.wordpress.com/
C’est pendant ce moment formidable, celui d’être à nouveau réunis, que Marc et moi choisissons pour inviter nos amis à lever leur verre de champagne accompagnés de petits gâteaux rosés de Reims, pour fêter notre premier anniversaire de mariage.
19 h 30, nous faisons le choix de dîner au restaurant Krumme Brücke, Kornhausstrasse 17, qui sert des spécialités Schwabes .
Personnellement, je me régale de tripes accompagnées de Spätzle, un menu typique.
22 h. Retour maison avec Jutta et Marc mais la journée n’est pas finie pour eux. Reste la lourde tâche concernant les étiquettes où il est nécessaire de revoir toutes les traductions et de mettre en page, pour ensuite couper grâce au….
Lundi 24 septembre
9 h 45. Excursion au Château de Hohenzollern, Bisingen, Zollenberg. Au sud de Stuttgart.
Jutta nous emmène chercher Pierre à la campagne, chez Ursula pour un rendez-vous au pied du château afin de prendre une navette nous y menant, seule alternative avec la marche à pieds.
En mars 2018, lorsque nous étions venus visiter Monika et Klaus à Göningen, nous avions posé la question à nos hôtes, à savoir quel est ce château élancé aux nombreuses tourelles où flottent des drapeaux ? Perché sur la montagne, visible de très loin, il me fait penser au château de le Belle au Bois Dormant de Walt Disney. Aujourd’hui, nous avons la bonne surprise de le voir de près et de le visiter, justement à l’initiative de Klaus.
Bien sûr, c’est une bâtisse authentique de style néo-gothique, haut lieu de l’Histoire germanique en général, Souabe en particulier
Dès notre arrivée, nous sommes pris en main, avec une trentaine d’autres visiteurs de toutes origines géographiques, par une guide autoritaire et peu encline à se faire comprendre en dehors des visiteurs allemands. Klaus, préposé à la traduction pour notre groupe, ne peut le faire en simultané, lui non plus ne perçoit pas tout ce qui est dit. Heureusement, sa culture et son savoir infinis concernant les hôtes de ce château lui permet de nous éclairer. Ceci dit, nous admirons le débit incessant de la dame, qui, sans l’aide d’aucune note, avec un laser pointé sur chaque portrait, parvient à décrire sa lignée, son appartenance à telle où telle dynastie, son lien direct ou indirect avec tel ou tel autre personnage figurant sur ce mur d’une imposante hauteur.
Gros chaussons de feutre aux pieds, pour ne pas abîmer les parquets d’époque, nous pouvons admirer très rapidement des tableaux. Mais hormis la description dans le détail de la dynastie des Hohenzollern qui dure très très longtemps, le reste de la visite se fait au pas de course sans possibilité de s’attarder devant les vitrines d’objets luxueux et de guerre ayant appartenu aux têtes couronnées.
A la fin de la visite, Jutta et Klaus vont demander à la guide d’où lui viennent cet accent et ce dialecte qu’elle emploie, si difficiles à comprendre. La dame est prussien, de la Prusse profonde…
12 h. Déjeuner offert par nos hôtes au Pauline-Krone-Heim, WilheLmstrasse 87. C’est un complexe gigantesque pour retraités, dont le restaurant est ouvert à tous sur réservation pour un prix raisonnable. Jeunes et moins jeunes se mêlant aux résidents pour déjeuner, ou pour y passer un moment amical.
Mauvais élèves, nous arrivons avec une demi-heure de retard sur l’heure prévue du repas. Un groupe d’étudiants étant attendus à 13 h, on nous propose gentiment une grande table dans une autre aile du bâtiment. Le repas est délicieux, très couleur locale.
Klaus propose alors d’aller dans sa maison profiter de sa magnifique terrasse dominant le village avec vue sur le clocher de l’église, inondée de soleil. Mais avant d’y arriver, il ne résiste pas à nous emmener prendre un bon café et autres spécialités pâtissières dans un lieu qu’affectionne tout particulièrement Monika.
15 h 15. Jutta sonne l’heure du départ pour nous trois, nous devons faire quelques achats pour le vernissage de notre exposition qui a lieu ce soir à 19 h.
17 H . Tous les peintres sont revenus pour préparer l’apéritif et dresser une belle table festive avec des plats bien présentés. Les boissons sont fraîches, les invités peuvent arriver !
Evidemment, nous connaissons peu de personnes, hormis nos amis hébergeurs et leur conjoint, mais quelle joie de voir arriver, dans l’encadrement de la porte, Margit Aldinger que nous avions rencontrée en 2008 et qui avait été à l’origine, avec Claude Laurens pour Aix en Provence, de notre premier séjour à Tübingen. Puis au tour de Jule de pénétrer dans l’atelier. Jule avait servi de traductrice pour son amie Cornélia, notre hôtesse en 2008 également, et avec qui nous avons toujours gardé contact. Et finalement Cornélia elle-même est là.
Anna demande la parole pour nous présenter au public. Marc s’exprime à son tour, pour remercier tous les hébergeurs, nos hôtesses Jutta et Anna et toute la communauté de nous accueillir aussi chaleureusement.
Puis Mr Blum, adjoint à la Culture de Tübingen, remercie Jutta et Anna pour leur invitation, et les peintres pour leur présence dans l’atelier, mais aussi en Allemagne et plus précisément à Tübingen Il nous félicite d’ avoir su pérenniser les échanges picturaux depuis 2008, de manière plus personnelle, sans attendre l’aide du Jumelage et émet le vœu que cette amitié continue dans le temps.
L’exposition plaît beaucoup. Certains visiteurs se portent acquéreurs de quelques tableaux et de livres. L’ambiance animée se clôt par un trio improvisé : Christiane récite quelques uns de ses poèmes, accompagnée à la guitare en fond sonore par Marc, et traduite par Margrit.
Mardi 25 Septembre
Le soleil est bien présent dans un ciel bleu sans nuages, présage d’une belle journée chaude après le givre matinal.
10 h 30. Visite de l‘Exposition HAP Grieshaber ( Gravure sur bois ) au musée Spendhaus à Reutlingen, Lederstr 96 ( parking ) en compagnie de Jutta, Ursula, Monika et Klaus.
Nous sommes chaleureusement accueillis par deux dames, passionnées et attentives à ce que nous comprenions tout ce qu’elles nous enseignent, aidées par Klaus qui fait la traduction.
C’est une maison remarquable très ancienne. Une rénovation design a été nécessaire pour les besoins du musée, mais ont été gardés, tels qu’à l’origine, la magnifique charpente de bois, ainsi qu’un escalier en bois au mécanisme savant. « Après d’importants travaux de rénovation – récompensés par la chambre des architectes du Bade-Wurtemberg avec le prix de la construction exemplaire – le Spendhaus abrite le Städtische Kunstmuseum, récemment créé, depuis 1989. Le travail du musée est consacré à la gravure sur bois moderne de la fin du XIXe siècle à nos jours. Le bâtiment, qui associe des bâtiments historiques exemplaires à une technologie de pointe, fait le lien entre l’art moderne et l’art contemporain exposé et retourne aux racines historiques du plus ancien support de gravure. »
Nous commençons la visite guidée par l’atelier en sous-sol où se trouve la presse pour la gravure sur bois ayant appartenu à Grieshaber.
Puis nous remontons au premier étage consacré aux œuvres de l’artiste. Nous y voyons une vidéo explicative sur la technique utilisée, vraiment passionnante.
Je note mentalement que je ne regarderai jamais plus un tableau moderne de la même manière : A première vue, les œuvres semblent, pour les plus abstraites, simples et faciles à réaliser, encore faut-il bien sûr en avoir l’initiative, mais l’opinion change dès que l’on à l’occasion de connaître toutes les étapes, de dessin, de gravure, de peinture, de presse… pour arriver au résultat final exposé.
12 h 30, repas au Pauline-Krone-Heim
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L’après-midi, il est prévu d’aller voir la maison de HAP Grieshaber sur la montagne Achalm près de Reutlingen. Mais auparavant, comme nous passons près de la maison de Monika et Klaus, nous sommes invités à y faire une petite sieste dans les transats installés plein soleil sur la terrasse. Sur la table, café, petits fours, raisin, nous sommes chouchoutés.
Pour se rendre à pieds à la maison de Grieshaber, il faut passer sur le site de l’hôtel restaurant Achalm, du même nom que la montagne sur laquelle nous nous trouvons. Le parking y est autorisé, à condition de consommer. Ce n’est pas une punition que de s’installer à la terrasse immense avec vue pour consommer glaces et pâtisseries à la présentation soignée et alléchante. Je me contente d’un »Colonel », vodka et citron, ma douceur préférée.
C’est une belle promenade au milieu des vergers dont les arbres croulent sous les pommes, et les prunes trop mûres jonchent le sol.
Sur une butte, une scène magnifiquement bucolique : le berger avec son bâton et sa longue cape, les moutons, trois chiens patous, dont un très jeune qui vient nous faire la fête.
La maison de l’artiste décédé en 1981 est un peu à l’abandon, tout du moins, bien envahie par les grandes herbes, la dissimulant, mais c’est peut-être voulu, à l’oeil des curieux. Cependant, on peut noter que le verger et les prés alentours sont entretenus.
A la fin de la balade, Monika offre a chacun de nous des cartes postales et notamment un auto portrait de Grieshaber. Une touchante attention.
Ce bol d’air nous a ouvert l’appétit, justement nous sommes attendus à l’Atelier pour un bon repas concocté cette fois par Ursula.
Mercredi 26 septembre
9 h 45. Rendez-vous devant le musée à Öschingen , Obergasse1 : Gravure sur bois de Klaus Herzer
Cette fois, c’est Marc qui nous pilote. Où se garer dans ce village ? Il se pose le long d’un trottoir, et demande à Jutta si c’est autorisé. Jutta répond alors cette phrase mémorable : »Ce n’est pas autorisé, mais ce n’est pas interdit’ !…
Accueil toujours aussi courtois et enjoué par la personne qui nous sert de guide.
Autre lieu, autre artiste, même technique que HAP Grieshaber, dont nous retrouvons un tableau côtoyant ceux de Klaus Herzer. Ce dernier, né en 1932, est toujours actif et nous avons la chance d’essuyer les plâtres de sa nouvelle exposition avec ses toutes dernières œuvres à travers lesquelles il revient vers les figures géométriques des années 20, colorées, riches, avec un peu de nostalgie.
Dans le musée se trouve aussi une presse pour la gravure sur bois, mais d’une autre facture.
Et nous pouvons admirer des panneaux présentant les différentes sortes de bois dont il se sert pour son travail.
Mais Jutta interrompt la visite, car nous devons être à midi trente précise au Pauline-Krone-Heim.
Et nous avons cette fois beaucoup de route à faire pour le retour.
L’après-midi, nous avions le choix entre un atelier »Workshop » pour jeunes artistes et une sortie libre.
Je suggère Le Mercedes-Benz Muséum à Stuttgart. Marc et moi l’avons visité en 2012 et nous aimerions partager le plaisir que nous a procuré la connaissance de la chronologie de l’Histoire de l’Automobile, parallèlement avec la chronologie de l’Histoire du monde. Sans hésitation, tous les peintres acceptent la proposition et nous passons un agréable moment.
19 h. Nous ne sommes pas en retard pour partager le délicieux repas préparé par Anna à l’Atelier.
»Pelmeni », en sibérien, des ravioles ! Un régal.
Jeudi 27 Septembre
10 h Atelier »Workshop imprimer ».
Anna et Jutta ont doté l’Atelier d’une presse à imprimer pour gravure sur bois ou linoleum que nous étrennons en présence de Margit et de Fréderike Hoyler
Dans un premier temps, on nous distribue des plaquettes de lino, Marc et Pierre font le choix du bois.
A l’aide d’outils spéciaux, appelés »gouge » nous creusons les lignes d’un dessin préalablement calqué ( important de le présenter à l’envers ensuite… ) sur le support que nous enduisons ensuite de peinture à l’aide d’un rouleau spécial, en évitant d’en mettre dans les creux. ( Plus tard, nous ferons le contraire, peinture dans les creux et surface nettoyée pour un autre résultat )
Puis nous présentons la plaquette sur la presse, nous le recouvrons d’une feuille de papier et d’un tissu, et nous actionnons la machine manuellement avec un gouvernail.
Et le tour est joué, la feuille de papier est imprimée.
Enthousiasmés, nous nous sentons rapidement des graveurs sur bois confirmés ! Mais Anna nous rappelle que c’est un atelier d’initiation et chacune de nos œuvres en devenir sont modifiées par ses soins, en fonction de manipulations et de techniques différentes.
Oserais-je dire ici que je suis admirative, certes, mais je suis une puriste un peu bornée et je n’aime vraiment peindre que du figuratif avec pinceaux ou rarement couteaux et peinture à l’huile sur tous supports, notamment le papier et le médium. Aussi, je me prêtre volontiers à ces exercices, les considérant plus comme une récréation qu’un vrai cours. Mais je vous rassure, mes amis y prennent un plaisir tout particulier et je sens naître chez certains, des vocations futures. Nos prochaines expositions se doterons prochainement d’ œuvres nées de cette technique »gravure sur bois ».
Très pris par notre activité, il est plus de 13 h lorsque nous déjeunons sur place de pizzas livrées.
L’après-midi, toute l’équipe se rend pour peindre au Jardin Botanique tout près. Christiane et Anny partent faire du shopping. A leur retour, nous allons prendre une boisson au »Alte Kunst », Marktgasse 8, qui, bien que fermé, nous autorise sa magnifique terrasse en hauteur ornée d’une gigantesque sculpture représentant deux hommes s’invectivant. On n’oserait pas s’interposer, tant ils ont le visage et le geste belliqueux !
A 19 h, nous sommes attendus à l’Atelier de Serge LeGoff, Alte Landstr 36/1 à Tübingen où nous rejoint Ursula.
Né à Paris en 1951, il fait son service militaire dans la Garnison Française de Tübingen et ne quitte plus jamais la ville.
Nous rencontrons un artiste dans tous les sens du terme, passionné, enjoué, » illuminé » comme dit Marc, toujours prêt à faire un bon mot !adjectif qui prend tout son sens quand nous découvrons son art.
Bien loin de la peinture, « il traite des qualités tangibles et subjectives de l’espace. Les objets perdus, les objets étrangers et la lumière, qui aboutissent à une dimension temporaire et irréelle, conduisent à la perception objective de la spatialité accessible ou observable . » ( Je cite Tuepédia car j’avoue qu’il m’est impossible de décrire clairement son œuvre ).
Il est également artiste en installation d’éclairage de scènes de spectacles en connivence avec de la musique électronique.
Jutta, toujours soucieuse de la ponctualité, indique à Serge qu’il est l’heure de se rendre au »Meteora’‘, Weizäckerstr 1. Nous le quittons pour mieux le retrouver avec son épouse et Anna, un quart d’heure plus tard, attablés au restaurant et nous attendant.
Repas très copieux servi en deux gargantuesques plats garnis de viande, de salades, de crevettes, de beignets… Heureusement, le doggy bag se pratique sans problème à Tübingen et les convives peuvent repartir avec les restes.
Un peu de flottement à l’heure de l’addition. Pour plus de facilité et parce que cela nous convient ainsi, nous avons l’habitude, lors des sorties communes des membres de l’Association, de diviser la note globale par le nombre de convives. Sauf que ce n’est pas dans les habitudes allemandes et que nous n’arrivons pas à nous faire comprendre. Et Anna (qui nous offre le vin et nous l’en remercions ) de se lancer avec Jutta, dans des calculs compliqués sortis tout droit du sketch de Muriel Robin, pour en fin de compte ( c’est le cas de dire ! ) se tromper, le serveur n’y trouve pas son compte. Au final, Jutta paie pour tous et c’est à elle que nous remboursons notre repas.
Je me dis, à ce moment là, et je sais que cela existe dans certains restaurants, qu’il serait préférable de payer son repas avant de le consommer. Car pour moi, ces situations me gâchent la digestion et ternit l’instant présent.
Vendredi 28 Septembre
10 h. Même programme à l’Atelier que la veille. Mais au lieu d’utiliser la presse, pas très optimale, Anna nous initie à la même technique sur carton avec dessin en relief en utilisant simplement un chiffon et en frottant très fort sur la surface de la plaquette pour un même résultat.
12 h. Déjeuner au restaurant turc »Istambul » Karlstr 1. Restauration rapide, efficace, et chacun paie son plateau repas directement au comptoir.
14 h. Visite du Jardin des sculptures de Ugge Bärtle, Herrenberger Str 14. Nous sommes reçus par la sœur de l’artiste parlant très bien français, Klaus et Marita, présents également, sont abstenus de traduire. Sculpteur, graveur sur bois, graphiste, il est mort en 1990, laissant une œuvre variée mise en scène dans son jardin et dans sa maison. Marc et moi naviguons entre admiration pour les bas-reliefs sur la guerre et gêne envers certaines statues plus ambiguës. L’artiste s’exprime, nous aussi.
15 h 30. Shopping et visite plus approfondie de la ville. Une ville vivante, aux riches vitrines, si différentes de chez nous, pour une fois, je me laisserais bien tenter par de belles choses. Repos en terrasse du Krumme Brucke.
Anna, pendant ce temps, donne un cours à de jeunes élèves à l’Atelier. Nous avons mission de ne pas revenir avant l’heure du repas, fixée à 19 h précise. Elle nous prépare son Borsch, soupe ukrainienne ou russe, les avis sont partagés, pour un dîner d’adieu avec tous les hébergeurs.
Mais un petit froid nous attend au retour de promenade vers 18 h : nous n’avions pas compris, toujours la barrière de la langue, que nous devions participer, et cela aurait été tout à fait normal, à la préparation de la soupe. Heureusement, il reste encore à éplucher les pommes de terre et à débiter le chou et ce sont Anny et Christiane qui s’attellent à la tâche de bonne grâce pendant que d’autres dressent la table. Puis, pour ne pas encombrer de notre présence inutile, nous repartons dans une grande surface à deux pas de l’Atelier, où un magasin de matériel pour artiste fait notre bonheur.
Pour compléter ce repas, Monika a amené des tomates mozzarella, Marita a apporté une spécialité souabe à base d’oeufs et Ursula nous a gratifié d’un excellent vin rouge et de fruits frais. De quoi passer une bonne soirée festive.
Depuis la veille, Marc a répété à la guitare de Jutta pour nous chanter son répertoire favori. Mais, avant que nous ayons pu prendre un café amené par Klaus, Anna, fatiguée et grippée, demande à Monika de la ramener chez elle. Ce qui provoque le départ des amis et des peintres logés chez eux. Marc et moi se retrouvons seul avec Jutta pour un moment encore, afin d’effectuer quelques rangements, puis nous regagnons à pied le parking.
Samedi 29 Septembre
Matinée libre.
Dès le matin, Jutta nous a préparé un pique-nique sandwich à emporter.
Nous ne voyons pas Anny, Francis et Christiane jusqu’au décrochage des tableaux à 16 h invités pour une paella maison par Marita.
Entre temps, Pierre, Marc, Jutta et moi, à l’initiative de Klaus, nous nous rendons au musée Albmaler situé von des Osten Strasse 8 à Münsingen.
Je sais par avance que Marc et moi allons adorer ce musée, plus conforme à nos tendances picturales que tous ceux que nous avons visité jusqu’alors et je remercie Klaus, qui nous connaît bien, de nous avoir proposé cette découverte de la région Souabe à travers la peinture.
Ainsi se définit le musée
Le ALB PEINTRE MUSÉE est situé dans un bâtiment en briques rouges énumérés dans l’ancien camp de Münsingen. Les quartiers de troupes bien conservés valent déjà la peine d’être visités en tant qu’ensemble de grande valeur historique. Cet environnement, au milieu de ces beaux bâtiments et de ce paysage exceptionnel, donne au MUSEE ALBMALER l’occasion de présenter l’art régional dans l’ambiance du Jura souabe.
« La collection ne s’intéresse pas à un style, mais plutôt à des œuvres individuelles liées au Jura souabe.
On verra non seulement des artistes connus tels que Theodor Schüz, Felix Hollenberg, Christian Landenberger, Karl Caspar ou Martin Nicolaus, mais également des peintres de renommée régionale tels que Karl Demetz, Jakob Plankenhorn ou Hermann Umgelter, principalement consacrés à la peinture souabe et à la peinture. Paysage du Jura souabe
C’est la beauté et la particularité du Jura souabe présenté avec toute sa variété et ses trésors naturels. »
Je n’ai rien de plus à ajouter, sinon, que nous passons un temps infini devant chaque tableau, sans guide, libre de prendre tout son temps pour admirer, comparer, parlementer, critiquer aussi, souvent dans le positif, disséquant les techniques, le coup de pinceau, la luminosité… Je suis aux anges, voilà la peinture que nous aimons et qui nous fait vibrer. Je parle au nom de Pierre et Marc, totalement de mon avis.
Jutta propose de redescendre dans la vallée pour déjeuner. Une petite rivière, une table banc, voilà l’endroit parfait pour déjeuner et faire une petite promenade digestive.
Puis nous reprenons la route en direction de Göningen où nous attendent Monika et Klaus en passant par Marbach et son célèbre haras. Jutta nous compte alors une histoire vraie au sujet de ce superbe village. La Reine d’Angleterre, invitée à le visiter, s’impatienta très vite : »-Mais où sont les chevaux ? »
Café, gâteau »Forêt Noire », nous sommes choyés comme toujours chez nos amis.
Puis arrive très vite 17 h, l’heure du décrochage. Nous arrivons un peu en retard, et presque tous les tableaux ont été retirés des murs.
Cela aurait pu être la partie la plus triste de notre séjour, mais la venue de Cornelia et Berndt, nos premiers hébergeurs en 2008 et que nous avons souvent revus, sont, pour Marc et moi, un pur moment de bonheur.
Margit et Frederick Hoyler reviennent aussi pour les adieux, que nous espérons n’être qu’un énième au revoir.
A 18 h, nous nous retrouvons à nouveau seuls avec Pierre et Jutta.
Jutta en profite pour nous faire visiter la vieille ville historique et nous en montrer les particularités. Puis à 19 h, nous allons dîner au Rastkeller, Haaggasse 4 que nous avions beaucoup fréquenté en 2008 et 2012. Le cadre a changé, encore plus avenant, quelques tables sont déjà occupées. Mais nous sommes extrêmement déçus, quand, après trois-quarts d’heure d’attente, on vient nous avertir que les ravioles commandées, qui sont le produit phare de la carte, déclinées à toutes les sauces sur quatre pages, sont épuisées. Une entrecôte à la française, alors ? Il n’y en a plus non plus ! Ni Bürgers ! Nous prévient-on ! Alors ce sera bœuf cuit accompagné de Spätzle pour nous, une salade-repas pour Pierre et Lentilles- Spätzle pour Jutta.
Situation bizarre, un samedi soir, à 19 h, alors que les rues sont noires de potentiels clients.
Nous reconduisons Pierre chez Ursula et prenons rendez-vous pour le lendemain matin, 7 h 15 devant la gare. Nous devons tous nous retrouver sur le parking de la Musikschule où habite Anna. Après les embrassades, et beaucoup de nostalgie, déjà, Christiane et Francis partent de leur côté, et nous quatre du nôtre, chacun des chauffeurs ayant privilégié un itinéraire différent.
Je voudrais ici, au nom de tous les peintres, remercier de tout cœur tous les amis allemands de leur accueil, de leur disponibilité, de leur gentillesse. De nous avoir fait découvrir des lieux et des personnes atypiques et découvrir cette ville tellement intéressante qu’est Tübingen. Très sincèrement, je pense que cette dernière surpasse largement sa jumelle Aix en Provence dans bien des domaines et c’est une ville où j’aimerais vivre.
Je remercie tout particulièrement Jutta pour ses mémorables petits déjeuners, un différent chaque jour, et j’ai particulièrement retenu la recette de son muesli !
Je la remercie aussi pour avoir corrigé ma prononciation déplorable de l’allemand, je crois que si je restais un mois entier à ses côtés, je ferais des progrès considérables, c’est un très bon professeur. Et puis savez-vous que nous avions instauré, dans la voiture »un mot par jour ». De préférence long et composé, que Jutta nous faisait répéter à l’infini pour le graver dans la mémoire.
Merci à Monika et Klaus et leur amitié si chaleureuse et leur »savoir bien vivre », nous rappelant, à nous gens du Sud et du soleil, qu’une petite sieste après le repas de midi permet de retrouver goût et énergie pour le reste de la journée !
Nous demandons à Anna de nous pardonner ne pas avoir su ou pu communiquer davantage avec elle sans le recours d’une traductrice. Ce qui a eu souvent pour conséquence de parler entre nous égoïstement sans nous rendre compte que nous étions à la limite de l’impolitesse.
A tous les Amis de Tübingen, je vous dit encore merci et à bientôt sur le sol Provençal, vous êtes tous les bienvenus.
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